Pour l’application de la Loi et du modèle égalité
Au Canada, la Loi sur la protection des collectivités et des victimes d’exploitation (LPCPVE) reconnaît la prostitution comme une pratique d’exploitation violente et inéquitable. Adoptée le 6 décembre 2014, cette législation vise à réduire la demande pour la prostitution et à offrir une meilleure protection aux personnes exploitées, souvent issues de communautés marginalisées, notamment les peuples autochtones, les femmes racisées, et les individus sans statut ou en situation de précarité.
Principes de la Loi
Non-criminalisation des victimes : La loi ne pénalise pas les personnes qui vendent des services sexuels, sauf dans des lieux sensibles comme près des écoles ou des garderies. La CLES milite pour l’élimination de ces exceptions afin de ne criminaliser aucune victime en aucune circonstance.
Criminalisation de l’achat : L’achat de services sexuels est illégal, soulignant ainsi que les personnes ne doivent pas être traitées comme des marchandises.
Lutte contre le proxénétisme : Il est interdit de tirer profit ou de promouvoir la prostitution d’autrui.
Objectifs
- Réduire la demande : En sanctionnant les acheteurs, la loi vise à diminuer le nombre de personnes payant pour des services sexuels.
- Protéger les victimes : Offrir plus de soutien et de sécurité à ceux et celles impliqués dans la prostitution.
- Préserver les communautés : Diminuer les nuisances associées à la prostitution dans les quartiers résidentiels.
Impacts
Depuis son application, la loi a contribué à réduire la demande, mais il reste essentiel de continuer à améliorer la sécurité et le soutien pour les personnes prostituées. Même si des améliorations doivent être identifiées, la loi doit être maintenue et appliquée dans son ensemble afin d’être efficace.
Statistiques Importantes
Désir de quitter la prostitution : 80,9% des femmes en situation de prostitution souhaitent en sortir.
Début dans la prostitution : 80% des femmes ont commencé alors qu’elles étaient mineures.
Conséquences psychologiques : 68% des personnes en situation de prostitution souffrent de stress post-traumatique.
Ces chiffres démontrent l’urgence et l’importance de soutenir les efforts pour changer la situation des personnes touchées par la prostitution.
Qu'est-ce que l'abolitionnisme ?
C’est une idée et un mouvement datant du 19e siècle, considérant que la prostitution est dommageable car elle va contre la dignité et l’égalité des femmes. Des lois internationales, comme celles des Nations Unies en 1949, ont été créées grâce à ce mouvement. La Loi canadienne s’en inspire pour essayer de mettre fin à cette exploitation.
Comment aider ?
La CLES propose des actions de soutien et d’information pour ceux désireux de comprendre ou de contribuer à cette cause. Participer à nos événements et actions est crucial pour aider à améliorer la loi et la vie des personnes affectées.
Foire aux questions
Le modèle nordique, également connu sous le nom de modèle suédois ou modèle égalité, est une approche législative adoptée initialement par la Suède en 1999 pour lutter contre la prostitution. Ce modèle caractérise l’abolitionnisme moderne et a été adopté par plusieurs autres pays, notamment la Norvège, l’Islande, le Canada, la France, et l’Irlande.
La doctorante en droit, chercheuse et co-autrice du livre Faire corps, Martine B. Côté, analyse la LPCPVE dans cette entrevue accordée à Radio-Canada et dresse le bilan des dix dernières années depuis son entrée en vigueur.